Pour mobiliser les ressources nationales, M. Gatete a souligné la nécessité d’améliorer la collecte des recettes fiscales grâce à la numérisation, à l’élargissement de l’assiette fiscale et au renforcement de l’administration fiscale.
Lors d’une réunion du Groupe consultatif africain avec la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, organisée en marge des Réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a abordé les défis économiques, sociaux et géopolitiques pressants auxquels le continent est confronté.
Dans son discours, M. Gatete a souligné que les économies africaines évoluent actuellement dans un contexte complexe marqué par des pénuries persistantes de financement, des perturbations du commerce et une vulnérabilité croissante liée à l’endettement.
« Nous nous réunissons à un moment critique d’incertitude profonde », a-t-il déclaré, soulignant l’interconnexion des obstacles auxquels font face les nations africaines.
M. Gatete a reconnu les progrès réalisés par le FMI dans la mise en œuvre des recommandations du Groupe de travail de haut niveau sur l’Afrique concernant l’architecture financière mondiale, déclarant : « Nous saluons les réformes du Fonds pour la résilience et la durabilité afin qu’il joue un rôle plus catalyseur pour attirer des financements additionnels, élargir son champ d’action à la préparation face aux pandémies, renforcer la collaboration avec les banques multilatérales de développement et rationaliser les mesures de réforme des programmes. »
Il a également salué le maintien par le FMI de plafonds d’accès plus élevés au Compte des ressources générales (CRG), ainsi que les avancées dans la réforme de la politique du FMI en matière d’arriérés dans le cadre des restructurations de dettes. Toutefois, il a insisté sur la nécessité d’actions supplémentaires pour répondre efficacement aux défis du continent.
M. Gatete a mis en avant plusieurs priorités issues de la récente Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique organisée par la CEA, soulignant leur importance pour orienter l’Afrique vers la résilience, l’inclusion et la transformation.
Il a notamment souligné l’urgence de mettre en œuvre la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui vise à créer un marché unique à l’échelle du continent. Il a aussi plaidé pour la mise en place de chaînes de valeur régionales compétitives, durables face au changement climatique et intégrant les technologies numériques, tout en appelant à une harmonisation des politiques industrielles et à l’amélioration des infrastructures et de la logistique.
Pour mobiliser les ressources nationales, M. Gatete a insisté sur la nécessité de renforcer la collecte des recettes fiscales par la numérisation, l’élargissement de l’assiette fiscale et l’amélioration de l’administration fiscale. Il a également mis en avant l’importance de lutter contre les flux financiers illicites et les fuites de recettes, tout en développant les marchés financiers nationaux.
Enfin, il a réaffirmé la nécessité d’avancer dans la réforme de l’architecture financière mondiale afin de garantir une représentation et une voix adéquates de l’Afrique dans les processus de décision à l’échelle mondiale. Il a également souligné l’importance d’aligner les positions communes dans les forums internationaux clés tels que le G20, le Forum sur le financement du développement (FfD4) et la Convention fiscale des Nations Unies.
Soulignant l’importance d’une coopération renforcée pour relever les défis actuels, M. Gatete a réitéré l’engagement de la CEA à travailler en partenariat avec le FMI et d’autres parties prenantes pour mener à bien des réformes significatives dans ces domaines.
« La CEA reste votre partenaire engagé dans ce parcours », a-t-il affirmé.