La Banque africaine de développement et le Nigeria lancent un projet agro-industriel de 538 millions de dollars dans huit États.
Le secteur agroalimentaire du Nigeria s’apprête à entrer dans une nouvelle ère d’industrialisation, alors que le gouvernement nigérian, la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) et le gouvernement de l’État de Kaduna lancent la construction de la première phase du programme des Zones Spéciales de Transformation Agro-Industrielle (SAPZ).
La cérémonie de pose de la première pierre a lieu ce mardi 8 avril à Kaduna, en présence du président du Groupe de la Banque africaine de développement, le Dr Akinwumi Adesina, qui rejoindra le vice-président du Nigeria, Kashim Shettima, ainsi que le gouverneur de l’État de Kaduna, Uba Sani. À la suite de cette étape à Kaduna, le Dr Adesina se rendra dans l’État de Cross River où, avec le gouvernement fédéral et le gouverneur de l’État, Bassey Edet Otu, une seconde cérémonie de lancement sera organisée.
La première phase du projet SAPZ, d’un montant de 538 millions de dollars, couvre huit États : Kaduna, Kano, Kwara, Cross River, Imo, Ogun, Oyo et le Territoire de la capitale fédérale (Abuja). Le programme a été lancé en 2022 avec un financement initial de 210 millions de dollars de la Banque africaine de développement, complété par l’appui de la Banque islamique de développement, du Fonds international de développement agricole (FIDA), et de la société ARISE Integrated Industrial Platforms.
Le programme SAPZ vise à stimuler la production alimentaire locale, à réduire les importations, à créer des emplois pour les jeunes, à préserver les réserves de change du pays et à transformer les zones rurales de foyers de misère en pôles de prospérité.
En 2024, le Nigeria a dépensé 4,7 milliards de dollars en importations alimentaires. Le programme SAPZ entend inverser cette tendance en libérant le potentiel de production nationale et en renforçant les chaînes de valeur agro-industrielles à l’échelle du pays.
Cette initiative devrait accroître la productivité agricole de plus de 60 %, réduire les pertes post-récolte et consolider les chaînes de valeur du champ jusqu’au marché. Les villes de Kaduna et Cross River accueilleront des pôles agro-industriels, des centres de transformation agricole et des centres de collecte dans les zones de production — éléments clés du programme SAPZ.
Le programme pourrait générer plus de 60 000 emplois dans chacun des États pionniers. Les sites ont été choisis stratégiquement en fonction de leur potentiel agricole, de la disponibilité des infrastructures et de leur situation géographique, afin de favoriser la croissance agro-industrielle du pays. À Kaduna, l’accent sera mis sur le maïs, le soja, le gingembre et la tomate. Cross River misera sur le cacao, le manioc et le riz.
Par ailleurs, dans les deux États, les sites SAPZ sont situés à proximité de grandes universités — l’université Ahmadu Bello à Kaduna et l’université de Calabar à Cross River —, ce qui permettra de tirer parti de la recherche, de l’innovation et du capital humain qualifié pour renforcer encore la transformation agro-industrielle.
Plusieurs autres gouverneurs d’État, des responsables du gouvernement fédéral et des partenaires au développement participeront aux deux cérémonies de lancement. Avec 37 % des 5,1 milliards de dollars de portefeuille de la Banque africaine de développement au Nigeria alloués au secteur privé, le pays offre de vastes opportunités de partenariat pour son développement en cours.