Le café africain trouve un nouveau terrain dans le Golfe

Le café africain trouve un nouveau terrain dans le Golfe

Les entrepreneurs africains redéfinissent l’avenir du café, en construisant des marques fortes tout en ayant un impact durable dans leurs communautés.

Le salon World of Coffee de Dubaï reste une plateforme incontournable pour les entrepreneurs du café du monde entier — en particulier pour les producteurs africains — afin de rencontrer acheteurs et acteurs du secteur. En mettant en avant des cafés transformés naturellement, ils cherchent à positionner l’Afrique comme un pôle d’approvisionnement fiable pour les marchés du Golfe.

Au World of Coffee Dubaï 2025, les entrepreneurs africains n’ont pas seulement trouvé une vitrine : ils ont accédé à une porte d’entrée vers le Golfe et les marchés émergents d’exportation en Asie.

Mais pour John Francois, de Asili Coffee au Ghana, et Willy Kanyinda Kadima, de Cocoi Café en République démocratique du Congo, la véritable opportunité a pris la forme de nouveaux partenariats et d’informations précieuses sur le marché.

« Les Émirats arabes unis sont essentiels pour notre stratégie à long terme », a déclaré John. « Nous avons déjà identifié de l’intérêt dans plusieurs pays du Golfe et nous nous préparons à négocier de nouveaux accords. La course au café de qualité à prix abordable est bien réelle — et l’Afrique est bien placée pour répondre à cette demande. »

Willy partage cet optimisme : « Nous avons établi des contacts avec des exportateurs chinois intéressés par le café vert congolais. C’est une occasion de faire découvrir nos profils uniques de Robusta à de nouveaux marchés et de montrer ce que la RDC peut offrir. »

La région du Conseil de coopération du Golfe (CCG) s’impose rapidement comme une destination clé pour le café africain, en alliant une tradition d’appréciation de la boisson à une demande moderne pour des produits de spécialité, issus de filières éthiques. La logistique de Dubaï, l’intérêt des investisseurs et le dynamisme du commerce électronique offrent un terrain fertile pour les marques africaines.

« La proximité de l’Afrique avec la région nous donne un avantage compétitif », explique Willy. « Des temps de transport plus courts, des coûts plus bas — et l’attention croissante des investisseurs pour le café africain font du CCG un marché stratégique. »

Le café africain en pleine ascension

Au-delà des affaires, les deux entrepreneurs insistent sur l’importance de l’impact à l’origine. Pour John, cela passe par des paiements justes et rapides et par le développement d’activités complémentaires pour soutenir les moyens de subsistance.

Willy ajoute que respecter les réglementations européennes sur la déforestation n’est pas seulement une question de conformité : c’est garantir que les producteurs soient intégrés dans une chaîne d’approvisionnement durable et traçable, qui valorise leur travail à son juste prix.

À l’avenir, tous deux voient le café africain gagner du terrain. La hausse des prix de l’Arabica attire l’attention sur des Robustas de haute qualité, tandis que les acheteurs internationaux recherchent de plus en plus des profils uniques et des histoires d’origine authentiques.

« Les gens veulent de la traçabilité, de la durabilité et de l’authenticité », affirme Willy. « L’Afrique a tout cela — et nous ne faisons que commencer. »

Leur participation a été soutenue par l’initiative Alliances for Action du Centre du commerce international (ITC) dans le cadre du programme ACP Business-Friendly financé par l’Union européenne et l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP).

Alors que le commerce mondial du café s’adapte à l’évolution de l’offre et de la demande, les entrepreneurs africains prouvent que l’avenir du café pourrait bien se dessiner plus près de chez eux — et se savourer dans les cafés du Golfe.

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