Ce lancement marque un engagement renforcé en faveur de la transformation agricole régionale en Afrique australe
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en partenariat avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a lancé la deuxième phase du projet financé par l’Union européenne (UE) intitulé “Soutien à l’opérationnalisation de la Politique agricole régionale de la SADC” (STOSAR II).
Le lancement, qui s’est tenu à Gaborone, au Botswana, marque un engagement renouvelé en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, du renforcement des systèmes alimentaires, de l’amélioration de la résilience face au changement climatique, et du développement des chaînes de valeur agricoles régionales ainsi que de l’accès au marché dans la région SADC. Cette deuxième phase s’appuie sur les acquis de la première (STOSAR I), mise en œuvre de décembre 2018 à février 2024.
Soutenir la transformation des systèmes alimentaires
L’objectif du programme STOSAR II est d’appuyer la mise en œuvre de la Politique agricole régionale (RAP) de la SADC en renforçant les capacités institutionnelles, en favorisant l’intégration régionale et en soutenant la transformation des systèmes alimentaires. Il permettra aux pays de mieux faire face aux principaux défis de l’agriculture, notamment les ravageurs et maladies, le changement climatique, les chaînes de valeur sous-financées et l’accès limité au marché.
« Le projet STOSAR joue un rôle clé dans l’opérationnalisation de la RAP de la SADC, en renforçant la productivité agricole, les chaînes de valeur inclusives et en assurant des systèmes alimentaires durables sans laisser personne de côté », a déclaré Patrice Talla, Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique australe, lors du lancement.
Le soutien de l’UE à la résilience régionale et à l’innovation
L’Union européenne finance STOSAR II à travers son initiative « DeSIRA » (Développement intelligent par la recherche en agriculture). Ce soutien reflète l’engagement de l’UE à renforcer la transformation agricole et la résilience dans la région.
« L’UE et la SADC ont convenu de signer le programme STOSAR II pour un montant de 10 millions d’euros, dont l’objectif est de contribuer à une transformation agricole et des systèmes alimentaires climato-pertinente, productive, inclusive et durable », a déclaré Clément Boutillier, Chef de la coopération au développement à la Délégation de l’UE au Botswana et auprès de la SADC.
Il a ajouté :
« En soutenant l’intégration régionale à travers la RAP, notamment par la construction de chaînes de valeur régionales dans le contexte de la crise alimentaire mondiale, l’UE aide les pays de la SADC à réduire leur dépendance aux importations alimentaires extérieures et à bâtir des systèmes locaux résilients. »
Un appel régional à l’action
Prenant la parole à l’ouverture, Edwin Gorataone Dikoloti, ministre par intérim des Terres et de l’Agriculture du Botswana, a souligné la nécessité d’une action collective à l’échelle régionale.
« Nous devons tous unir nos efforts pour renforcer la résilience et conduire la transformation de nos systèmes agroalimentaires, afin d’assurer un avenir durable et prospère à l’agriculture dans notre région », a-t-il déclaré.
De son côté, Domingos Gove, directeur du département Alimentation, Agriculture et Ressources naturelles (FANR) de la SADC, a rappelé que :
« Le lancement de STOSAR II intervient à un moment où le nouveau processus du PDDAA (Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique), guidé par la Déclaration de Kampala et approuvé par les chefs d’État africains en janvier 2025, commence également à être mis en œuvre. Ce processus élargit l’approche agricole vers une vision plus globale des systèmes agroalimentaires. »
Les composantes clés de STOSAR II
Le programme STOSAR II repose sur quatre composantes stratégiques :
- Renforcement des systèmes d’information agricole pour appuyer la prise de décisions fondées sur des données et faciliter le commerce régional ;
- Amélioration de la gestion des ravageurs et maladies des plantes et des animaux, avec un meilleur respect des normes sanitaires et phytosanitaires (SPS) internationales ;
- Renforcement du suivi et de la mise en œuvre de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les États membres de la SADC ;
- Augmentation des capacités opérationnelles des institutions agricoles et des acteurs des chaînes de valeur pour favoriser l’innovation et la durabilité, y compris les approches agroécologiques.
Une mise en œuvre collaborative
Le lancement s’est déroulé durant un atelier de démarrage de quatre jours réunissant plus de 120 participants des 16 États membres de la SADC. Cet atelier a permis de passer en revue le cadre de mise en œuvre du projet et d’initier l’élaboration de plans de travail au niveau des pays pour assurer une exécution efficace.